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Essais

Des réflexions, souvent dénuées de sérénité et de modération, sur l'art, la politique, les relations internationales, les mœurs, la morale, les religions et autres sorcelleries, les mythes qui demeurent dans les sociétés, les régimes politiques et leurs inconséquences, les effets indésirables des valeurs établies.

Avant-première

J’ai bien connu Anatole avant qu’il ne devienne célèbre pour cette simple raison que nous avons fait l’intégralité de nos études primaires et secondaires dans le même lycée. À quelques mois près, nous sommes du même âge et, au gré des options et des horaires scolaires, nous nous sommes souvent retrouvés côte à côte en classe, aux cours de langue italienne notamment.

Il y a en chacun de nous trois êtres :

Le premier, c’est l’être banal, quotidien, l’être de presque tous les jours, l’être commun à tous les hommes, l’être « social ».Vivre socialement, cela consiste à vivre comme tout un chacun : craindre la guerre, mais y aller, comme au bureau, au service militaire ou à l’école. C’est cet être qui me fait manger, boire et dormir.

Il apparaîtra bientôt de plus en plus nécessaire aux hommes de bonne volonté qui appellent de leurs vœux l’édification d’une Europe unie, puissante et souveraine, de créer une formation politique ayant une assise populaire et qui soit un relai entre les manifestations sporadiques et isolées des instances interétatiques et des dirigeants gouvernementaux, d’une part, et le sentiment national confus et latent des peuples européens, d’autre part.

On ne peut bafouer longtemps, même au nom du réalisme politique, la dignité de son peuple. Les gouvernants des pays européens feraient bien de tenir compte assez vite de cette loi historique.

Il ne s’écoule pas de jour sans que les Etats-Unis d’Amérique n’exercent de pression sur tel ou tel pays européen avec le consensus de tous les autres pays européens faisant partie du « système ».

Nous sommes un siècle particulièrement vaniteux. Nous nous imaginons être tellement réalistes et matérialistes que nous sommes persuadés de n’avoir plus aucune croyance, aucun idéal, aucun mysticisme.