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Essais

Des réflexions, souvent dénuées de sérénité et de modération, sur l'art, la politique, les relations internationales, les mœurs, la morale, les religions et autres sorcelleries, les mythes qui demeurent dans les sociétés, les régimes politiques et leurs inconséquences, les effets indésirables des valeurs établies.

On peut se demander comment les philosophes politiques, les historiens et les opinions publiques ont souvent pu s’imaginer que les relations internationales puissent être commandées par d’autres critères que l’efficacité et la recherche inlassable par les États des meilleurs moyens propres à assurer leur survie et leur suprématie.

Quand nous aurons su et pu nous persuader que la vie est stupide et que les hommes sont méchants, alors nous vivrons heureux : aucune événement mauvais ne nous surprendra cruellement et tout bon événement nous apparaîtra comme une félicité du ciel ; tout homme mauvais nous semblera normal et le bonhomme un saint. Prendre la vie du bon côté, c’est n’en considérer que le vilain.

On prétend que les gens les plus optimistes sont les gens les plus réjouis. C’est faux.

Il y a quelques décennies, une seule main suffisait au sage pour lui servir de mappemonde. Cinq empires se partageaient l’hégémonie du monde : les U.S.A., l’U.R.S.S., l’Europe, la Chine et le Japon ; deux vieux lions et trois jeunes loups aux dents longues ; deux puissances occidentales, deux orientales et une puissance hybride participant à la fois de l’Occident et de l’Orient et déjà malade à cause de cette contradiction.

Il est dit partout, aujourd’hui, que l’histoire s’accélère. Que recouvre cette expression qui coure aisément sous la plume des romanciers, des auteurs dramatiques, des philosophes, des historiens eux-mêmes ?

La morale de l’âge interstellaire n’est pas encore née et les peuples les plus avancés en civilisation en souffrent cruellement. Le dépassement de la terre, considérée jusqu’alors comme seul cadre de notre existence, doit s’accompagner d’une révolution dans la vie des hommes comparable à celle qui présida à la découverte de l’Amérique. Il faut s’attendre à un bouleversement complet des structures économiques, politiques, artistiques, sociales, etc.