Si j’étais une fleur,
J’embaumerais ta vie d’un suave parfum
Jusqu’à la fin des jours
Qui ferait que les fleurs se pencheraient vers toi,
Le pinceau à la main, nimbée de leurs couleurs.
Si j’étais un oiseau,
Je ferais que, ravies par mon chant le plus doux,
Les âmes des défunts, en murmurant tout bas
À l’ombre de tes doigts,
Écarteraient de toi les affres du malheur.
Si j’étais un poisson,
Je nagerais vers toi dans le contre-courant,
Semblable à l’esturgeon dans l’indicible effort
Pour défier la mort et redonner la vie.
Si j’étais un insecte,
J’épargnerais ta peau et monterais la garde
Contre les turpitudes des insectes mauvais
Qui peuplent l’univers.
Si j’étais un enfant,
Je voudrais être tien et boire à tes mamelles
Le lait de tes pensées.
Si j’étais un poète, j’écrirais un poème.
J’ignore s’il serait beau
Mais il serait sincère.