Tout est perdu pour l’homme qui montre sa tendresse
Quand sa raison voudrait qu’il ignorât son cœur.
Celui-là ne sait pas qu’il bâtit son malheur
Quand, au feu de son âme, il forge son bonheur.
Dites à celui-là de cacher sa détresse.
Il est encore des jours heureux.
La détresse de l’homme est source d’espérance
Pour les cœurs endurcis, avides de repos,
Guerriers impavides aimant faire les beaux.
Ceux-là, s’ils vous agressent, c’est que vous aimez trop
Être la proie facile de leur indifférence.
Il est encore des jours heureux.
Mon cœur, mon bel élan, ma très chère faiblesse,
Tu trahis mes pensées quand tu crois les aimer
Et nul ne saurait dire si tu as mérité
Le mal que l’on t’a fait, les coups qu’on t’a portés.
Mets un frein à ta course, ménage tes caresses.
Il est encore des jours heureux.
Depuis la nuit des temps, ainsi, de par le monde,
Chacun met à l’abri créé par son instinct
Le meilleur de lui-même, la clé de son destin,
Préférant se nourrir à l’ignoble festin
Où l’on sert des mensonges et des pensées immondes.
Il est encore des jours heureux.