Une écharpe de brume a donné le frisson
Au rire de l’Été. Déjà l’arbre se rouille
Et livre au vent léger sa fragile dépouille
Qui monte, tourbillonne et s’accroche au buisson.

Novembre, lentement, dissout la frondaison,
Et les morts, et l’humus où l’homme s’agenouille
Au dernier angélus, tandis qu’au loin se brouille
Le profil des bois nus sur le gris horizon.

Plus d’éblouissement de ces longs jours solaires
Remplacés chaque nuit par les forces stellaires,
Mais, partout, la douce pénombre autour de soi.

Alors, c’est le moment des grands rythmes de l’âme,
Des sentiments profonds faisant jaillir la flamme
Qui éclaire, en montant, le chemin de la foi.