Par-dessus l’enclos du jardin
J’ai coupé un bouton de rose ;
Dans un lécythe cristallin,
À l’ombre, sa tige repose.

La fleur à présent est éclose
Et ses pétales de satin,
À l’approche de leur destin,
Sans le soleil restent moroses.

L’espace de quelques matins,
J’ai vu s’effeuiller la corolle,
Pour un plaisir d’enfant mutin,
Précipitant la chute folle.

Oh ! douce fleur de pureté,
Puisses-tu depuis la naissance
Demeurer à l’inflorescence
Jusqu’à la fin de ta beauté.