Ils sont nombreux, efficaces et unis, à travers le monde, ceux qui souhaitent ardemment que disparaissent à tout jamais les nations, que l’univers terrestre ne soit plus qu’un immense marché où l’humanité ne connaîtrait que des vendeurs et des consommateurs. Les drapeaux et les oriflammes les font sourire, les frontières les agacent et ils haïssent le protectionnisme économique. Ils font feu de tout bois pour incendier la notion même de nation. Ils sont aidés en ce moment par l’explosion de l’islam pur et dur qui fait fuir de leurs pays sous-développés des cohortes de migrants qui viennent semer dans les pays cossus la pagaille et, bientôt, la guerre civile. Sous leur égide, un peu partout dans le monde, la fiscalité et les régimes sociaux s’attachent à uniformiser le niveau des ressources de manière à augmenter la consommation de produits non vitaux.
S’il est vrai que l’oisiveté est la mère de tous les vices, les vices vont se multiplier en fonction des progrès de la robotique et il faut s’attendre à ce que la drogue, par exemple, devienne très vite un produit de première nécessité que l’on trouvera dans les grandes surfaces et dont le prix supportera la TVA.
Ils sont nombreux, efficaces et unis. Ils ont en plus une aura qui attire pas mal de monde, à commencer par les artistes puisque l’on sait bien que l’art n’a pas de frontières.
Qu’ils prennent garde. Il existe encore de par notre monde des nationalistes qui aiment par-dessus tout leur pays et qui ne se laisseront peut-être pas faire. Ils portent en eux les gènes des Celtes, des Francs et des Burgondes, sans parler des Vikings, des Slaves et des Goths. Ils aiment leur drapeau. Ils ne consentiront à le déchirer que lorsque surviendra une invasion de Martiens ou de conquérants de toute autre planète. Qu’ils prennent garde. On ne remplace pas si aisément le culte des héros par le culte du commerce.